Introduction to destruction
Je sais. Je sais. Je ne suis pas très assidu mais pour être tout à fait franc je n’aime pas commenter des choses qui ne me parlent pas parce que même si je prends un certain plaisir à dire « Je », je doute que tout le monde s’intéresse à mon dégout de la grande majorité de ce qui voit le jour. Il m’arrive d’aimer quand même, je ne suis pas un monstre… Mais cette petite série d’articles vous aidera surement à y voir plus clair sur mon vrai « moi » sensible. Et puis il faut dire aussi que ces derniers temps, l’actualité ne se prêtait pas franchement à ce genre de légèretés. J’ai préféré me faire discret à l’heure où il est dangereux d’être drôle parce que certains trouvent peut être drôle d’être dangereux… Ouai parce que je suis hilarant comme mec ! Bref le cœur n’y était pas, mais comme tout le monde est (quasi déjà) retombé dans cette espèce d’hypocrisie qu’on appelle quotidien et qui nous aide à fermer les yeux sur la merde de ce monde, alors allons y !
Intro Bis
Les Oscars, pour moi, c’est toujours un grand rendez-vous pour tout un tas de raisons. La première assez évidente est que j’aime le cinéma et qu’aux Oscars on voit souvent passer de bons films. Mais c’est aussi une des cérémonies les plus prévisibles qui soit, tout en réservant son petit lot de surprises.
Je m’explique. Je n’ai vu aucun film de la sélection ou presque. Et j’ai pourtant deviné la quasi totalité des nominations à quelques exceptions prés. Pas parce que je suis génial, mais plutôt parce que chaque année à la même période s’entame un lobbying intensif sur une poignée de films.
Cela n’empêche pas à la cérémonie d’être un de ces grands show à l’américaine, toujours marquées par le poids de l’actualité et qui s’octroie dans ses bons jours des moments étonnants (je vous laisse revoir Meryl Streep sauter de son siège pour aller danser avec Pharell Williams..). En parlant de Williams et d’émotions fortes, je vous annonce d’ores et déjà un vibrant hommage à Robin Williams au moment du carnet noir qui me fout toujours la larme à l’œil.
Cette année, c’est Neil Patrick Harris qui aura la lourde tache d’animer la soirée du 22 février 2015 au Dolby Theater, et compte tenu de l’ambiance très agréable qu’a instauré Ellen De Generes l’an dernier, il sera attendu au tournant.
On aura le temps de développer tout ça à travers chaque publication car c’est un vrai rendez-vous que je vous propose mais il faut rentrer dans le vif du sujet. Et comme la galanterie l’exige, honneur aux hommes… Dans la catégorie Best Actor in a leading rôle, les nominés sont…
Ils sont 5 à pouvoir prendre le relais de Matthew McConaughey dont la prestation dans Interstellar n’aura visiblement pas suffit cette année pour tenter de préserver son titre. L’an dernier, le niveau était très relevé mais il était assez clair que le bras de fer final se jouerai entre Matthew et Léonardo Di Caprio (désormais rebaptisé Léonardo No Oscaro, elle est pas de moi mais je l’adore)
Cette année, la sélection paraît plus ouverte et je vous offre mon décryptage… Parce que pour avoir un Oscar du meilleur acteur, il y a quand même des petites clés. Par exemple quand on joue un personnage ayant existé, que la prestation a nécessité une transformation physique (naturelle ou maquillage) et qu’en plus de ça le personnage a un destin tragique et/ou un handicap, alors là c’est banco. Sur les 5 candidats, 4 jouent dans des Biopic. Le seul donc à ne pas vraiment présenter le profil type est notre premier candidat : Michael Keaton.
Michael Keaton est en lice pour sa prestation dans le film événement d’Alejandro Gonzales Inaritu, « Birdman », qui compte pas moins de 9 nominations. Si son personnage ne part donc pas avec le profil idéal du gagnant, le « pré buzz » qui entoure la prestation de Michael Keaton ressemble fortement à une tornade qui mène à la victoire. Dans ce film, intégralement en plan séquence, Michael Keaton joue un acteur connu pour avoir incarné un super héros qui nous tente un gros come back à Broadway… Quand on sait que Michael Keaton est le « Batman » de Tim Burton , il y a franchement de quoi se taper le cul par terre ! L’idée est tout simplement merveilleuse et elle signe la fin d’une traversée du désert pour l’acteur qui a l’air complètement en roue libre et qui retrouve subitement la sympathie du public (lui que personne ne voulait en Batman et surtout en France où il était comparé à Julien Lepers) mais aussi les faveurs de l’académie qui lui offre là sa toute première nomination aux Oscars ! Le film lui a déjà rapporté un golden globes ce qui en fait un favori naturel. L’histoire est belle, façon hollywoodienne, pour celui qui a déjà 36 ans de carrière au compteur et qui avait pourtant du changer de nom à ses débuts car le sien lui a été volé par un autre Michael… Douglas.
Birdman sort chez nous le 25 février soit 3 jours après la remise des prix. Nous saurons donc d’ici là si cet oiseau est un aigle ou un pigeon.
https://www.youtube.com/watch?v=OAOL8VHqYtY
Le 2e candidat est Steve Carell pour son rôle dans « Foxcatcher ».
L’acteur plutôt habitué aux comédies prend tout le monde à contre-pied lorsque apparait la première photo promo du film en amont du festival de Cannes (le film y gagnera d’ailleurs le prix de la mise en scène). Le comique qui se prend au sérieux est un phénomène bien connu au cinéma. Ce qu’en France on appelle le syndrome « Tchao pantin ». Beaucoup s’y sont essayé, peu ont réussi. Néanmoins, Steve Carell semble désormais dégager la maturité nécessaire dans le jeu, pour aborder ce tournant dans sa carrière et le moins que l’on puisse dire c’est que la première bande annonce a fait son effet. Il incarne ici John Du Pont, riche milliardaire un peu pété du casque, en quête de reconnaissance qui ouvre un centre d’entrainement où il attire un jeune médaillé Olympique de lutte en vu des JO de 1988 à Séoul.
Ne sous estimons pas Carell qui présente de sérieux arguments. Il s’agit là d’un biopic (1 point), avec transformation physique (son maquillage le rend méconnaissable +1), le destin est tragique (+1), on y parle de liens familiaux et d’homosexualité latente (+2), et le tout est emballé par Benett Miller qui est un fin directeur d’acteur habitué aux Oscars (Le stratège, Truman Capote). Difficile de faire abstraction du candidat, le buzz est total !
C’est également la première nomination aux Oscars pour lui..
Le film sort chez nous le 21 janvier 2015.
Le 3e candidat est plus jeune mais il compte déjà 3 nominations aux oscars en 3 ans (!) dont 2 à l’oscar du meilleur acteur dans un premier rôle. Il s’agit de Bradley Cooper qui s’affirme de plus en plus comme un des chouchous de l’académie. Il revient là dans un registre moins léger que pour « Happiness Therapy » et « American Hustle », puisqu’il joue Chris Kyle, tireur d’élite recordman du nombre de personnes tuées sur le terrain, héros de la guerre en Irak, baptisé sobrement « La Légende » . Le teaser est saisissant et le contexte politique pourrait jouer en faveur d’un film cependant taxé à de nombreuses reprises de conservateur et patriotique à l’excès. Peu étonnant quand on sait que c’est papi Clint Zinzin Eastwood qui est à la barre de ce biopic (+1) pour lequel Bradley a reçu un entrainement physique colossal (+1). Cependant le vieux Clint a un peu perdu de sa superbe ces dernières années avec des échecs à répétitions et un dégoupillage total lors de l’attribution de son soutien à Mitt Romney en 2012, ce que l’académie, plutôt démocrate, n’a certainement pas oublié en attribuant 6 nominations au film… mais en oubliant Clint dans la catégorie de meilleur réalisateur. Le film a effectué un solide démarrage au box office, Bradley présente de nombreux atouts, mais on a quand même du mal à imaginer que cette 3e soit la bonne pour lui…
Le film sort en salles chez nous le 18 février.
Le 4e candidat est une valeur montante d’Hollywood. Marvel vient de lui confier son « Docteur Strange » et un oscar serait vu d’un bon œil pour solidifier encore un peu plus la crédibilité de Benedict Cumberbatch auprès du public. Dans « Imitation Game » (8 nominations) il incarne Alan Turing, mathématicien et cryptologue qui va « mathématicer » et « cryptologuer » pour les britanniques contre les allemands en 1940. Bon je ne vais pas vous mentir, ce film ne m’attire pas des masses mais le « pré-buzz » est important même si j’ai un peu le sentiment qu’il est déjà retombé. C’est un biopic (+1), l’homosexualité du personnage est abordée (+1) et les persécutions qui vont avec (+1). Benedict est un acteur très impliqué et souvent très juste (son petit rôle dans Osage County est une merveille) mais la forme très académique du film ne m’attire pas, j’ai peur d’un traitement façon « Un homme d’exception ». A noter que Leonardo Dicaprio a refusé le rôle ce qui est peut être un signe après tout… A noter également que le film est produit par la Weinstein Company, emmenée par les frères Weinstein qui pourraient transformer n’importe quel étron en or massif. C’est sous leur impulsion que Tarantino est devenu une star mais également que « Shakespeare in love » et Gwyneth Paltrow ont été sacrés aux Oscars devant « Il faut sauver le soldat Ryan » et « La ligne rouge » (SIC). Ce sont également eux qui ont distribué « The Artist » aux Etats-Unis, vous connaissez la suite. Si vous êtes fans de cinéma je vous encourage à vous renseigner sur ces deux énergumènes.
Le film sort en salles chez nous le 28 janvier 2015.
Le 5e candidat fait figure de véritable outsider et pourrait être LA sensation de la soirée. Dans le rôle de Stephen Hawking, physicien atteint de la maladie de Charcot, Eddie Redmayne semble pouvoir bousculer la hiérarchie. Récompensé par le golden globes du meilleur acteur dans un drame, Eddie a tout pour lui. Biopic (+1), destin tragique (+1), handicap (+1), transformation physique (+1). Bref, il remplit tous les critères. Sa prestation dans « Une merveilleuse histoire du temps » (5 nominations) fait déjà de lui un futur grand. Pour la petite histoire, son adversaire du soir Bénedict Cumberbatch a d’ailleurs déjà incarné Stephen Hawking dans un téléfilm pour la BBC.
Le film sort en salles chez nous le 21 janvier 2015.
Les pronostics de Michael Meilleur :
Le Favori :
Michael Keaton (Birdman)
L’outsider :
Eddie Redmayne (Une merveilleuse histoire du temps)
C’est tout pour aujourd’hui. Je vous donne rendez-vous très vite pour la 2e partie des pronostics qui s’intéressera à la catégorie « Meilleure actrice dans un rôle principal ».
Il paraît que vous êtes de plus en plus nombreux sur le site (c’est ce que m’a dit la rédac qui ne lit plus mes articles depuis longtemps c’est pour ça que je fais de la merde si je veux). Si vous avez lu jusqu’ici et que ça vous branche de jouer aux pronos avec moi vous pouvez m’envoyer vos votes pour le meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur, meilleur actrice, meilleur acteur dans un second rôle et meilleure actrice dans un second rôle + la catégorie de votre choix par mail à l’adresse suivante :
michaelmeilleur@apar.tv
Celui ou celle qui aura les meilleurs pronos gagnera une merde qui est en stand by à la rédac, je trouverai bien un truc qui traine, ils reçoivent plein de CD et de bouquins d’intellos…
Aimez vous les uns les autres !