Camille Moravia est un tsunami. Elle inonde de son art la toile et les âmes. Ses oeuvres sont des vagues incontrôlables, elles arrivent aussi vite qu’elles repartent mais laissent des traces…et une certaine sensation d’humidité dont il est impossible de se débarrasser. Photographe, écrivaine, vidéaste, performeuse, « liseuse », Camille Moravia est une artiste à part. Parce qu’elle n’a pas suivi un cursus classique, parce qu’elle s’en fout, et parce que la matérialité de son oeuvre se situe entre le sixième continent, des galeries, mais surtout dans son cerveau. Sur Facebook, « ses posts cash, crus, culs, puent l’intelligence de la vie ». Elle se raconte sans pudeur pour certains, avec poésie pour d’autres, mais avec une honnêteté incontestable dans sa féminité non féministe exacerbée. Sa beauté classique qui la rend intouchable et si touchante nous fait immédiatement penser à une héroïne de Godard.
Moravia, Camille, le Mépris, l’érotisme en plus.
Si ses oeuvres pouvaient parler, on les entendraient nous glisser à l’oreille des « Baise moi » comme dans un livre de Despentes, ou « Attache moi » comme dans un film d’Almodovar. Camille est une intempérie intempestive, une midinette de plus de 2000 ans. Son travail est intemporel car il nous renvoie à nous-mêmes, il explose nos égos et nos faux-semblants en un coup d’oeil.De l’intime à l’infini, la matérialité du travail de Camille se situe entre le présent immédiat et l’éphémère.
Ça tombe bien ses oeuvres sont exposées jusqu’au 30 Avril au théâtre Rutebeuf. Préjugés à laisser à l’entrée.
A voir aussi actuellement aux Salaisons, pour l’exposition de dessins érotiques, Salo, jusqu’au 26 Avril. Interdit au moins de 16 ans. Evidemment.