« Je vois mon travail comme une collision et une recombinaison d’idées. Je suis un processus graduel et spontané, utilisant des séquences, des archives ou simplement des visuels trouvés sur internet. Je combine, altère, produit et rassemble en utilisant des technologies digitales. »
Bref, Bill Domonkos joue avec les images. Mais il joue comme un enfant mélancolique. N’utilisant que du noir et blanc, des visages émaciés et des regards perdus. Usant de titres tels que Dying is Fun, Sisyphus ou Nocturne.
Il est comme l’enfant qui joue près de la fenêtre, dans son costume noir, à l’enterrement de sa mère.
La nostalgie qui nappe le font de l’internet est partout, mais toujours cachée. Cachée sous la débilité et l’éphémère. Le ramassis d’images sans sens que nous regardons chaque jour. Cliquant toujours plus aisément sur un lien intitulé « Julien bifle Frédérique » que « l’évanescence de la sentimentalité enfin expliquée ». Une façon de remplir la vacance d’une existence trop longue pour ne pas laisser de vide, mais trop courte pour se prendre la tête. Mais derrière toute notre fuite en avant, nous gardons pudiquement notre mélancolie et elle se dépose dans le web comme un limon paresseux. Bill Domonkos est là pour la drainer.