Quand on découvre le site d’Aurel Schmidt, les premiers mots qui apparaissent sont « Never be afraid to be yourself ».
On pourrait croire à un effet de style en découvrant le physique et le look de cette jeune artiste qui aime à s’exhiber comme une petite fleur fraiche qui aurait trop lu les livres de Bukowski. Mais ces mots sont bien les siens, et ses images le prouvent. Une image vaut mille mots paraît-il mais il est impossible de s’arrêter à la première impression lorsque l’on découvre le travail d’Aurel Schmidt. Un peu comme la femme qui découvre son amant, on se laisse aller, petit à petit et son univers est plein de surprises. Collages, dessins, créatures on passe du tout au rien et inversement. Des bananes qui se découvrent pour être plus que mangées, des vagins qui naissent dans des choux, des brûlures, des pastels, des déchirures de plomb. On erre entre douceur et violence visuelle. Un petit quelque chose d’Hans Bellmer en font une des artistes à double réputation. Underground avec beaucoup de style, et académique érotique. Du Molinier pour la tristesse, de la noirceur dans ses intentions mais une féroce envie d’illustrer le monde comme une petite fille en manque. Aurel Schmidt s’exprime à travers le sexe et les crayons de couleurs, la vie rêvée des « sweet babes » made in US et les bas-fonds de la contre-culture américaine qu’elle n’a pourtant pas connue.
Ses couleurs sont sans prétentions, mais comme le disait Aragon, « l’avenir de l’homme, c’est la femme. Elle est la couleur de son âme ».