Que feriez-vous si Raymond Depardon vous offrait votre premier appareil photo ?
C’est ce qui est arrivé à Claudine Doury alors qu’elle était iconographe pour l’Agence VU’.
C’est tout naturellement qu’elle s’est tournée vers la photo ethnographique et des reportages de sociétés. Mais ses photos inspirent autre chose qu’un constat brut et simple des sujets qu’elle traite. Notre attention a été retenue par ce photo-reportage, réalisé entre 1994 et 2003 au camps pour adolescents de Artek, « vitrine du communisme triomphant » selon Christian Caujolle.
5000 jeunes de 6 à 16 ans y séjournent chaque été et Claudine Doury a immortalisé ces ados d’un autre temps, leur fragilité, leurs découvertes. Mais ce qui nous frappe le plus si nous ne connaissions pas l’origine de ces images, c’est qu’elles s’inscrivent dans l’air du temps, elles ont ce côté « vintage » tant recherché et reproduit par les magazines de modes branchés contemporains.
Comme quoi la beauté n’a pas d’âge. L’imposture, si.