10 ans après sa dernière exposition à la Galerie Vu’, Antoine d’Agata s’expose au Bal. S’expose, c’est le mot, car cet immense photographe ne travaille qu’en immersion totale, et montre la réalité de sa propre vie qui visiblement n’a pas toujours été drôle. Entre aliénation, souffrances sociales et sexuelles, ses photos ont souvent été taxées d’obscènes, si tant est que le monde le soit. Les photos d’Antoine d’Agata sont comme une plaie, qui ne peut se refermer. Alors elle s’étale, à travers des corps fait de chair et de noirceur. L’abstraction pour montrer la violence de l’être, qu’elle passe par des prostituées, des militaires, ou des immeubles en ruine.
Cet ancien élève de Larry Clark et de Nan Goldin, s’en est sorti grâce à la photographie mais montre néanmoins que tout n’est pas fini, que le monde continue sa marche vers toujours plus de violence et qu’en substance reste l’inconscient : « La photographie m’a permis de ne pas mourir comme un junkie, mais je ne peux pas me contenter de ça. Tout ce que je fais est vital. C’est un choix d’atteindre l’inconscience et d’aller au bout, jusqu’au bout. »
Son témoignage est bouleversant.Si vous ne nous croyez pas, précipitez vous au Bal, l’exposition Anticorps se prolonge jusqu’au 14 Avril.