Le terme et la technique ont été inventés en 2011 par Kevin Burg et Jamie Beck pour animer leurs photos de la fashion week. Le cinemagraph consiste à utiliser un gif en boucle, une animation éternelle. Entre le Graal du mouvement perpétuel et la mise en abyme picturale. Mais si la technique est assez simple, encore faut-il trouver le bon thème pour qu’un univers se crée à partir d’une image simple. Presque trop simple pour du story telling.
D’où le coup de chapeau rendu à François Sola , qui s’est inspiré des travaux de Janol Apin, mais surtout de son quotidien dans le métro lyonnais. Le lieu parfait de la mécanique cyclique, où même l’humain répond à un mouvement répétitif.
S’en dégage une sorte de poésie, évidemment, mais aussi un quelque chose de flippant. Chaque image pourrait aisément, pensez-y en les regardant, être l’incipit d’une histoire de Stephen King ou K. Dick.
En utilisant le mouvement d’une partie seulement de ses gifs, François Sola donne un aspect fantomatique à ses sujets. La question étant : qui est le fantôme ? Est-ce le seul sujet animé, traversant un monde qui ne le perçoit pas ? Ou bien est-ce le monde réel, immobile, comme hypnotisé et aveugle à sa propre existence ?
Et dire qu’on a cru un moment que le gif ne servirait qu’à créer des mèmes, émoticônes évolués et inutiles.