Depuis que Twitter a commencé à vérifier les publications de Donald Trump tout en bannissant une flopée de comptes radicaux, les internautes se demandent où diable ils sont censés aller pour obtenir leur dose quotidienne de «liberté d’expression».
Même la plateforme Reddit a quant à elle déclaré dans un communiqué que «se moquer des personnes handicapées physiques» ou «décrire une minorité raciale comme sous-humaine et inférieure à la majorité raciale» ne sera plus être autorisé.
Forcément, « Parler » le nouveau service de réseautage social basé aux États-Unis et promu comme une alternative à Twitter est en train de faire un carton. Étrangement ce ne sont pas les démocrates qui font la promotion de la plateforme mais les conservateurs.
Vous pouvez y retrouver des personnalités politiques comme Rand Paul, Rudy Giuliani, Ted Cruz, Devin Nunes et même le directeur de campagne de Donald Trump, Brad Parscale.
Pour beaucoup en Europe, « Parler » ne sera qu’une version plus ennuyeuse de Twitter. Juste un nouveau réseau social de libre d’expression supposé impartial.
Mais c’est en réalité beaucoup plus que ça. Il y a à peine un an « Parler » comptait environ 100.000 utilisateurs. Puis sa base d’utilisateurs avait plus que doublé en juin 2019 lorsque près de 200.000 comptes en Arabie saoudite se sont inscrits sur le réseau après avoir subi une censure de masse et des suspensions de comptes sur Twitter.
Après le déconfinement, « Parler » a littéralement explosé. A tel point que le réseaux était inutilisable en raison de l’importance du trafic.
Les messages fait par les utilisateurs sont limitées à 1 000 caractères mais les utilisateurs peuvent « voter » ou « faire écho » aux messages des autres utilisateurs qu’ils suivent, des fonctions qui ont été comparées aux « j’aime » et au « retweet » de Twitter. Il y a aussi une fonctionnalité de messagerie directe intégrée à la plate-forme, permettant aux utilisateurs de se contacter en privé.
Parler a aussi une modération mais minimale, l’éthique de la plateforme étant « si vous pouvez le dire dans les rues de New York, vous pouvez le dire sur Parler« .
Autrement dit, si vous voulez combattre les opinions de ces gens, ils doivent être à l’air libre. Ne forcez pas ces gens dans les coins d’Internet où ils ne pourront pas être trouvé.
Mais comme le point de racolage de la plateforme est d’offrir un espace sûr pour les personnes qui veulent utiliser les discours de haine, la laideur est là si vous voulez le trouver: certain politique assimile les protestations de Black Lives Matter à des «voyou» et publient des commentaires tels que « Nos filles blanches en paient le prix ».
Cette semaine, le directeur général de Parler, âgé de 26 ans, John Matze, a publié une liste de «règles de base» pour la plateforme. Ceux-ci incluent une interdiction générale des passe-temps qui semblent importants pour son public, tels que: publier des photos de matières fécales chaque fois que vous n’êtes pas d’accord avec quelqu’un ; toutes publications menaçant de tuer des gens ; ou spammer à plusieurs reprises en disant « va te faire foutre » dans chaque commentaire.
Il a en parallèle aussi déclaré qu’il « souhaitait voir plus de débats sur la plate-forme » et a proposé de payer une « prime progressive » de 10.000$ aux experts libéraux avec au moins 50.000 abonnés Twitter ou Facebook qui rejoindraient le site; ne recevant aucun preneur, il vient de doubler le montant à 20.000 $. Affaire à suivre.