On appelle cela du DIY, terme éculé auquel nous préférerons celui de bricolage. Plus noble et plus atavique. Inscrit au fond de notre instinct créatif. Celui qui pousse un enfant à assembler deux éléments, aussi improbables soient-ils. Celui qui a poussé un homme à frapper deux silex l’un contre l’autre et révolutionner l’avenir de son espèce.
Julien Vallée et Eve Duhamel, rejoint ensuite par Olivier Charland, ont créé le studio Vallée Duhamel. Des films très colorés et ludiques, rappelant l’univers de Lernert & Sander, mais avec une volonté, non pas d’hypnotiser par l’esthétique visuelle, mais plus de faire voyager, de ne jamais laisser le neurone au repos, forçant à un éveil des sens comme une symphonie d’illusions d’optiques. En jouant des formes, c’est l’identité même qui se module, comme un rêve enfiévré.
Preuve de la qualité du travail du studio, sa collaboration avec Mister Valaire, ce que la musique québécoise a produit de plus probant ces dernières années (avec les Cowboys Fringants), mais qui n’ont pas traversé l’Atlantique aussi facilement que Garou ou Roch Voisine.