Son film est un pur produit pour adolescents boutonneux. Mélangeant une suite de références au succès fulgurant. De la série tv The O.C qui avait créé en son temps une hystérie collective au ton du talk-show israélien As It Lays, et en passant par une Pamela Anderson courant sur la plage, comme elle l’a fait dans la série Baywatch, choquant les jeunes garçons surfeurs qui se promènent.
Vous l’aurez compris, le film d’Alex Israel est destiné à être un hommage aux films adolescents des années 1980 et 90, ce qui explique la présence de Molly Ringwald, Rosanna Arquette, Keanu Reeves et Pamela Anderson.
Il y aura également un aspect éducatif pour le déploiement du film, une programmation qu’Alex Israël considère comme un aspect performatif. En septembre et en octobre, l’artiste se rendra dans les écoles aux États-Unis pour montrer son film aux adolescents et leur expliquer l’envers des images.
Personne n’en parle en France, c’est vraiment étonnant quand l’on sait qu’Alex Israel est la nouvelle coqueluche du monde de l’art contemporain.
Et que l’artiste vient de terminer ce premier long-métrage qu’il a pensé comme une œuvre d’art pour les millenials, qui regardent des films après l’école, sur iTunes et sur Netflix.
Nous, de notre côté, avions rencontré Alex Israel la première fois chez Almine Rech à l’occasion de sa dernière exposition.
Il nous avait pris timidement en photo puis a disparu dans un flux de mondaines sous naphtaline plus intéressées de savoir qui était présent au vernissage plutôt que de savoir qui était exposé. Mais peu importe. Là n’est pas le sujet. Enfin pas vraiment.
A l’époque, ce que nous avions publié sur lui était resté lettre morte. Mais demain après la sortie de ce premier long-métrage tout le monde va vouloir travailler avec Alex Israel. Les marques, les agences, les productions, tout le monde. Parce qu’Alex a su parler à cette nouvelle génération. Sans faire semblant. Il a utilisé leurs codes pour les décoder.
Dommage que les producteurs français à qui l’on a conseillé de lui faire réaliser une série courte à destination des ados nous ait ri au nez l’année dernière. Aujourd’hui ils s’apprêteraient à toucher le jackpot. Mais c’est Netflix qui va ramasser les lauriers pour diffuser cet ovni cinématographique…et étonnamment pédagogique.
Comme il ne parle à aucun journaliste en ce moment, nous avons tenu à lui poser quelques questions avant qu’il ne soit pris par la vague, le jour de la mise en ligne de SPF-18 sur iTunes et Netflix.
Comment as-tu eu l’idée de réaliser ce premier film?
SPF-18 est une expérience. J’aime me sortir de ma zone de confort et apprendre de nouvelles choses. J’ai adoré le processus, en particulier en collaborant avec tant de gens incroyablement talentueux, beaucoup de ceux que j’ai longtemps admirés.
Tout le monde vous attendait probablement pour voir ce film dans une galerie d’art, mais en réalité, vous avez choisi Netflix, pourquoi?
Je voulais faire une œuvre d’art pour les adolescents, et l’intégrer dans leurs chaînes: High School, iTunes et Netflix. Plutôt que de le montrer à un public limité dans le monde de l’art (dont la plupart sont des adultes) et de le vendre comme un travail précieux (ce qui rendrait finalement très difficile l’accès), j’ai souhaité une diffusion sur Netflix, de sorte que maintenant de nombreux jeunes tout autour du monde pourront le regarder à la demande.
Tu vas partir échanger autour du film dans les écoles, ce qui est une excellente idée, est-ce une nouvelle façon de transmettre tes connaissances?
L’idée d’aller dans les écoles et de la présenter aux adolescents est d’espérer inspirer la créativité parmi eux. Je veux qu’ils se sentent inclus et affranchis par l’art, pour savoir que l’art a une définition expansive, et pour le renforcer, finalement, ils décideront de l’art dans l’avenir.
Existe-t-il une date de diffusion prévue en France?
Nous travaillons actuellement sur les sous-titres afin que le film soit diffusé en France et simultanément aux États-Unis: sur iTunes le 29 septembre et sur Netflix le 29 octobre.
Est-ce que tu as envisagé de commencer une nouvelle carrière en tant que réalisateur ? Et si oui, as-tu déjà pensé à faire une série TV?
J’ai pensé à faire une série TV, et je veux vraiment faire un autre film (j’ai déjà une idée pour le prochain)… mais d’abord, je veux faire une deuxième saison de ma web-série AS IT LAYS.