Pourquoi lui ?
Déjà parce que Comment être quelqu’un ? a été classé parmi les meilleurs livres de l’année 2012 aux États-Unis. Mais surtout parce qu’on se retrouve à la fois dans une pièce de théâtre et dans un journal intime. Avec une histoire dans l’air du temps : Ils sont jeunes, artistes, et n’ont qu’un seul but : devenir célèbres sans se compromettre. Sheila, elle aussi, voudrait être quelqu’un. Mais son cœur est en miettes et sa pièce de théâtre n’avance pas. Quand elle rencontre Margaux, peintre à l’esprit libre, et Israël, amant provocateur, Sheila décide de s’immiscer dans leur vie et de s’en inspirer. Pour savoir qui elle est vraiment.
Où le lire ?
A Toronto, New York, Miami ou Paris. Là où l’histoire se passe en somme.
Le passage à retenir par cœur ?
« Je reconsidérais toujours mes décisions, changeais toujours d’avis. Je retournais sur le mauvais chemin, puis me lançais sur celui don’t j’espérais qu’il fut le bon. Le destin devenait un parent opaque, exigeant, peu communicatif, et j’étais son enfant, essayant toujours de lui plaire, de deviner ses attentes. J’essayais de trouver sur son visage des indices pour comprendre l’attitude qu’il attendait de moi. Dans tout ça, une question plus générale ne quittait jamais mon esprit, une problématique en cours qui ne serait jamais résolue, même si j’espérais qu’elle le fut un jour : quelle était la bonne façon de réagir face aux gens ? À qui devrais-je adresser la parole en soirée ? Comment fallait-il que je sois ?
Mais en guise de réponse, l’univers ne me donna aucun signe clair. Cela ne m’empêcha pas de chercher, ou de croire que le monde était porteur de réponse. C’est ainsi, en un sens, que je passais tout mon temps, car comment faire autrement pour être aimée de l’univers ? Si je m’y prenais mal, je perdrais sûrement toutes ses faveurs, toute sa protection – comme si l’univers était enchanté que j’adopte un certain type de comportement. »
A qui l’offrir ?
A toutes les gamines qui ne jurent que par les selfies.
Sheila Heti, «Comment être quelqu’un ?», Éditions de l’Olivier, 280 p., 21 €.