The Kid est un artiste impressionnant, voire le plus disruptif de sa génération. Son art reflète la violence de l’isolement dans lequel la jeunesse contemporaine se sent emprisonnée. Complètement autodidacte, le jeune artiste mi-néerlandais, mi-brésilien produit des sculptures immenses, des dessins au Bic , des peintures géantes à l’huile devant lesquelles il est impossible de rester insensible.
Pop, spirituel, provocateur, on pense immédiatement à Larry Clark ou Harmony Korine, avec plus de talent encore. L’innocence, la laideur, le bien et le mal se confondent sans jugement, mais plutôt comme un constat porté sur la jeunesse d’aujourd’hui.
Une « lost génération » qui fait puissamment écho à celle de Miller, Kerouac ou Hemingway. La question de l’avenir dans une société ou tout est presque permis est portée à nue avec une cruauté et un hyperréalisme brutal.
On sent un jeune adulte marqué par le drame de Columbine, de la violence adolescente, des prisons, du racisme, de la dictature du flingue aux US qui ne fait pas des oeuvres pour « faire beau dans un salon ».
Sa côte l’importe peu, d’ailleurs il reverse quasiment tous ses bénéfices à des associations comme l’ONG Human Rights Watch dont il est membre plus qu’actif et qui défend les droits des Hommes dans le monde entier.
L’art de The Kid n’est pas rassurant. Il est beau, violent, inquiétant, au bord d’un gouffre qu’il regarde en face avec ses yeux d’enfant insolent.