Le talent est partout. Comme en témoigne la deuxième édition de Photoquai, révélatrice de jeunes artistes, présentant les œuvres de cinquante photographes contemporains. En provenance de six zones géographiques représentées au sein des collections du musée du quai Branly : Amérique du Sud et Amérique Latine, Amérique du Nord, Asie, Océanie, Afrique, Proche et Moyen-Orient.
La direction artistique a été confiée cette année à Anahita Ghabaian Etehadieh, galeriste iranienne et fondatrice de la Silk Road Gallery, lieu unique, dans son pays, dédié spécifiquement à la photographie : « La sélection de Photoquai 2009 se veut poétique mais n’a pu éviter les grands sujets d’actualité. Trois principaux thèmes en sont sortis : l’environnement, la guerre et la violence, l’identité. En tant que directrice artistique de cette biennale et iranienne, ma plus grande ambition est de proposer un regard nouveau sur l’Autre, sans a priori, loin des clichés, et de créer les conditions d’un véritable dialogue…»
Ce choc voulu des cultures souligne la vitalité des 50 photographes retenus cette année (contre 70 pour l’édition 2007), l’enthousiasme palpable de certains «à venir en France pour la première fois», leur vision positive, fraîche, multicolore, même des pires fléaux (la pollution extrême de la Chine vue tel un peintre par Lu Guang, l’Eden mexicain dévasté vu par Pablo Lopez Luz, le jeune couple invité à la fête de la guerre par l’Iranien Gohar Dashti).
Ces jeunes photographes n’ont pas un discours commun ; ils sont réunis par l’écho de leurs œuvres entre elles, reflets tant de leur propre sensibilité que de la réalité sociale de leur pays.
La photographie iranienne est particulièrement mise à l’honneur dans le cadre de cette deuxième édition. Environ trente ans après la révolution islamique, vingt ans après la fin de la guerre Iran Irak, la photographie s’est affirmée comme un courant majeur en Iran. Représentée sur les quais de la Seine par les œuvres des photographes Abbas Kowsari, Gohar Dashti et Katayoun Karami… Tous sont désireux de refléter leur identité propre, leur histoire, leur mode d’appréhension du monde ; tous soucieux de montrer et mieux faire comprendre les bouleversements et les drames de leur peuple. Tout simplement renversant.
Voici un bref aperçu à travers nos coups de cœur :
Daniela Edburg (Mexique)
Mexique, 2006. « La mort par barbe à papa », Drop dead gorgeous, de Daniela Edburg (Mexique) © Daniela Edburg, musée du quai Branly, Photoquai 2009
Julio Bittencourt (Brésil)
Par une fenêtre de la tour Prestes Maia 911, 2006. Né en 1980, Julio Bittencourt a grandi à Sao Paulo et passé son adolescence à New-York. Il a récemment reçu le prix de la Fondation Conrado Wessel 2007/2008 et le prix Leica Oskar Barnack 2007. © Julio Bittencourt, musée du quai Branly, Photoquai 2009
Sooni Taraporevala (Inde)
Bombay, Inde, 1985. L’homme au chapeau Sola, Série Les Parsis : les Zoroastriens de l’Inde. Née en 1957 à Bombay, Sooni Taraporevala est photographe, scénariste et réalisatrice. Ses photos ont été exposées en Inde, en France, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. En 2008, elle a écrit et réalisé le film « Little Zizou », récompensé à New-York, Singapour et Los Angeles. © Sooni Taraporevala, musée du quai Branly, Photoquai 2009
Pierrot Men (Madagascar)
Marché, Ambohimahasoa , Madagascar , 1998. Série Les rues. Pierrot Men est né en 1954 à Madagascar. C’est vers 40 ans qu’il décide de se consacrer entièrement à la photographie, jusque-là activité mineure. Lauréat du concours « Mother Jones » en 1994, il est récompensé d’un Leica qui ne l’a plus jamais quitté. © Pierrot Men, musée du quai Branly, Photoquai 2009
Lamia Naji (Maroc)
And I wake up alone, Série Vertigo, 2008. Née en 1966 à Casablanca, Lamia Naji a développé une approche qui en fait l’une des photographes de renom au Maroc. Son travail « Couleurs Primaires » lui a valu le prix du Festival off de FotoEspana 2005. © Lamia Naji, musée du quai Branly, Photoquai 2009
Nadia Ferroukhi (Algérie)
Série Alger-Marseille, 2007-2008. Née en France d’une mère tchèque et d’un père algérien, Nadia Ferroukhi a grandi en Algérie, en Autriche et aux Etats-Unis. Devenue photographe, elle a renoué avec l’Algérie où elle produit ses premières séries importantes. © Nadia Ferroukhi, musée du quai Branly, Photoquai 2009
Sanan Aleskerov (Azerbaïdjan)
Sitara au-dessus du ciel, Bakou, Azerbaïdjan, 2007. Né en 1956 à Bakou, Sanan Aleskerov est membre de Labyrinth, un groupe d’artistes visuels d’Azerbaïdjan et professeur de photographie. Son travail a été présenté dans de nombreuses expositions. © Sanan Aleskerov, musée du quai Branly, Photoquai 2009
Jan Becket (HawaÏ)
Zone d’entraînement à la grenade, Série Màkua, HawaÏ, 2005. Né et résidant à Hawaï, il enseigne la littérature et la photographie dans un collège d’Honolulu. Ses images sur les sites archéologiques d’Hawaï ont fait l’objet de nombreuses éditions. © Jan Becket, musée du quai Branly, Photoquai 2009
Meng Jin (Chine)
Salon en ruine avec vue sur une statue anonyme. Série « Chambre avec vue », 2000-2002, montrant des vues intérieures ménageant des percées sur les ors anciens du communisme chinois. Né en Chine en 1973, Meng Jin vit et travaille à Pékin. Son travail a notamment été exposé au MOMA PS1 de New-York, à la Biennale Jeunes artistes de Moscou et au Frist Center for the Visual Arts de Nashville. © Meng Jin, musée du quai Branly, Photoquai 2009
Nermine Hammam (Egypte)
Egypte, Série Palimpseste, 2007. Nermine Hammam est née en 1967 et basée au Caire. Son travail traite principalement de la condition humaine et vient témoigner des cérémonies spirituelles transcendantales dans tout le Moyen-Orient. © Nermine Hammam, musée du quai Branly, Photoquai 2009
Abbas Kowsari (Iran)
Lac d’Orumieh, Iran, 2008. Série Nuance d’eau. © Abbas Kowsari, musée du quai Branly, Photoquai 2009