Visages impassibles et regard froid. Sans émotion pas de temps qui passe. Un cliché chronophage qui dérange par sa simplicité. Comme la beauté d’une adolescente sans fard devant le visage botoxé d’une quinquagénaire complexée. La photographe australienne nous plonge dans un monde fantaisiste, à la fois futuriste et ancestral. Avec son patronyme d’héroïque fantasy, Vee Speers donne vie à un univers digne des romans d’Anne Rice. « Nous pensons tous à la mort mais nous ne pouvons pas nous imaginer en train de vieillir. Notre société est obsédée par l’idée de stopper le temps qui passe afin d’éviter l’inévitable : la mort. En vivant avec mes filles adolescentes je fais face à ma propre mortalité — Une douce mesure du passage du temps et de la beauté fugace. Je les observe au sommet absolu de leur jeunesse et déjà elles semblent vulnérables et dans l’ignorance de leur perfection ». Alors, c’est vrai, Vee Speers est peut-être pas une mère de tout repos, mais ses modèles sont entêtant. « Je veux qu’ils soient seuls, debout comme des anges déchus, mais faisant encore parti de notre monde ». Peut-être pas quoi croire aux anges, mais au génie, oui.