Née dans le Jura, avec deux frères artistes et une mère « véritable muse » comme elle le dit elle-même, Luce De Tetis est une artiste sans époque. Comme le XXIème siècle le veut, si ce n’est l’impose, Luce fait dans la performance. Floutage des frontières entre l’oeuvre et l’artiste. Quand le corps devient un tableau tel un rite tribal. Mais elle est aussi une artiste classique. Du genre à s’exposer au Louvre. De cette peinture italienne qui met en scène des muses callipyges, virginales et pures, imposées par les commanditaires à la solde de la religion ; mais en même temps, des éléments sexués, dans le second plan, regards détournés, suggestions de postures, pour assurer ne reconnaissance de l’art par le cerveau humain, fondamentalement libidineux.
Voilà, le travail de Luce De Tetis. Une relecture de la sexualité inhérente à toute chose. Une façon d’ôter le sexe pour en découvrir son essence. De n’exposer que sa trace laissée sur les objets, comme une odeur de chair, de foutre et de cyprine parfois plus entêtante que l’acte lui-même. La démarche de l’artiste, d’ailleurs, va plus loin que décortiquer nos pensées inconscientes (ce qui n’est déjà pas mal, convenons-en), elle défait l’histoire de l’art, époque après époque, sujet après sujet.
Bref, encore « une meuf qui se met à poil » mais qui porte la pensée un peu plus loin que le seins de Kim ou l’entre-jambe de Miley.