Il se lance dans la photo, sans formation, et reçoit une quarantaine de prix internationaux. Il est beau. Et, quand il parle, la poésie nappe ses mots. C’est un fait, Martin Stranka agace. Comme sait le faire le talent que les autres n’ont pas.
Pour parler de ses photos, on vous direz bien « onirique », mais le terme dévoyé a été vidé de son sens. Pourtant, il y a bien un quelque chose d’équilibriste entre le sommeil et l’éveil, entre la conscience et l’inconscience. Ou peut-être, tout simplement de la pleine conscience. Il y a dans le flou une question permanente : a-t-on posé ou levé un voile ?
Ses clichés tracent le chemin d’une recherche d’identité. Et quand on recherche, on dissèque. L’humain est parcellé. Éclaté en autant d’entité que son corps peut représenter. Une infinité.
Si l’on peut, il faut admirer son travail avec les titres des œuvres. Chaque photo évoquant un état d’esprit. Le tout fonctionne comme un carnet intime, comme un bestiaire de l’âme humaine, comme le Kama Sutra de la psyché.
Des photos tellement parlantes, que chacune pourrait (devrait) devenir une pochette d’album.