Une tarte au lit. De la glace dans le bain. Des donuts devant la télé. Tous ces comportements compulsifs vis à vis de la nourriture sont devenus le centre du travail de Lee Price. Cette peintre de l’Est américain réalise des tableaux ultra réalistes d’elle-même, parfois nue, se gavant dans un instant d’intimité et de bien-être.
Contrairement à ce qu’ont pu dire beaucoup de commentateurs, l’artiste ne cherche aucunement à critiquer le sur-consumérisme américain. Au contraire. Lee Price ne veut pas se défiler derrière une analyse de groupe. C’est bien un miroir qu’elle nous tend, une critique de nos propres comportements. Ceux qu’elles nomment elle-même des « distractions« . « J’aimerai que mes peintures poussent les gens à s’interroger, par la contemplation, sur les comportements compulsifs. Comment on se distrait nous-mêmes ? Combien de fois sommes-nous vraiment présents ? »
Lee Price ne travaille que sur des auto-portraits. Pour cette série, et comme souvent, elle prépare son œuvre par la photo. Souvent des centaines avant de trouver la bonne mise en scène. Une technique de travail qui trouve un écho particulièrement puissant dans ce cas, avec cette vue subjective. Une vue qui amène un sens moral extrêmement puissant. Comme un œil flottant, divin et jugeant, ou tout simplement comme ce regard que nous portons à nous-mêmes et ce jugement que nous décidons de nous accorder ou pas.